jeudi 3 mars 2016

Combien va-t-il me rester sur mes revenus ?

C'est la question principale que se pose toute personne passant Freelance.

Au delà du nouveau statut, de la nouvelle organisation et du nouveau rythme de vie que ce changement confère, la question pécuniaire reste la principale inconnue.

 

Le tabou ?

5 mois après mon passage indépendant, je n'ai toujours pas la réponse à cette question.
D'autant plus qu'elle semble tabou dans le milieu. Entre les collègues à la rigueur, cela peut se comprendre, mais entre indépendants... On a vraiment un problème avec l'argent en France !

Alors ?

L'argent rentre, l'argent sort, mais au final, combien puis-je me verser en fermant les yeux sur les dépenses à venir ?

Certains tablent sur des charges de 50%.
D'autres sur des charges de "seulement" 35 à 40%.

Soyons prudent : 60% de mes rentrées restent à la banque - je préfère toujours laisser une marge.

Ceinture bretelles, c'est bien, mais au final ?

He bien je n'en ai aucune idée ! 
 Mais dès que je le saurai, je le posterai (d'ici quelques années... et après une dizaine d'évolutions de la législation :) ) 

En tout cas, cette inconnue est un frein pour beaucoup de se lancer dans l'aventure... Dommage !

lundi 22 février 2016

Le forfait, c'est surfait ? (2)

On reprend

Bien. Nous avons posé les bases du partenariat lors de la partie 1.
Nous sommes désormais dans un cas représentatif d'un forfait.

Une course contre la montre dans laquelle les intérêts des 2 parties divergent

Le prestataire 

...engage des équipes, ce qui lui occasionne des coûts (ça parait évident). Chaque jour est désormais vécu comme une dépense.
Il presse donc le client de cadrer rapidement et précisément le besoin afin démarrer la réalisation sur une compréhension validée (validé est un mot "magique").

Le client

...a plutôt intérêt à ne rien oublier et à bien s'assurer que tout corresponde à son besoin avant de valider (mot magique) les "spécifications"

Et pour cause

  • Les "spécifications" représentent réellement la bible du fonctionnement du logiciel
  • Tout élément demandé une fois les spécifications validées (magique) entrainera...
    • Une "commande non prévue", bref un bon de commande additionnel. Fallait y penser avant de valider !

 Tout cela serait acceptable si...

Les spécifications n'étaient pas composées de plusieurs centaines de pages (!!!)
    • Facile à valider non ?

Bref

Une fois validé (ou "validé avec réserves", mot magique du client) :
  • Le prestataire réalise vite vite vite le projet pour rattraper le retard et note scrupuleusement toute nouvelle demande du client afin d'émettre un bon de commande
    • La qualité en prend forcément un coup
    • Le client se défend, c'est un forfait bon sang !
  • La tension monte

Stop

J'arrête là.
La tension monte (et je m'enflamme)

Comment réaliser un produit de qualité dans un situation où les conflits sont légions et le "partenariat" se résume à une jolie définition dans le dictionnaire ?

Non mais sérieusement, le forfait, c'est surfait...

Les dépenses

Les dépenses

Quand on est freelance, on possède une société, on devient gérant, chef d'entreprise, PDG, bref le titre qui vous plaira.

Le compte professionnel

On a donc un compte professionnel, une nouvelle Carte de paiement, un autre chéquier etc. Attention, il ne faut pas se tromper entre les 2 :)

Ça change quoi ?

Tout. Le but du jeu est de faire passer un maximum de dépenses sur sa société.

Pourquoi ?

Pour faire passer les dépenses en "Charges" sur sa société

Ça donne quoi ?

Prenons un exemple concret.
Un salarié achète un meuble à 100 euros en magasin.
En réalité, le meuble a coûté 30% plus cher "avant impôt" :
  • Soit 135 euros de revenus, donnant 100 euros net après impôts payés en caisse
Une entreprise achète le même meuble. Celui-ci sera déduit des charges, donc "net d'impôts". De plus, la société récupère la TVA (elle ne reverse à l'état que la différence TVA encaissé - TVA payé)
  • Soit au final un total de 80 euros

Donc au final

Y a pas photo, entre 135 et 80 euros, l'économie est  substantielle.

Je vous laisse faire le calcul sur un smartphone, un PC, et tout achat professionnel

L'Administration Française

La France (dans toute sa splendeur)

Être en freelance, cela signifie créer une société... et donc mettre les pieds dans le plat de l'administration.

Un article donc concernant l'administration française et les relations que j'ai pu avoir avec lors de ma création et ma gestion d'EURL.

Je précise avoir été assisté lors de la création par un comptable (super comptable d'ailleurs) et heureusement.

La création de la société

Dieu merci mon comptable m'a aidé. Parce que les démarches ne sont vraiment pas simples :

1. Le choix du statut de la société (entre EURL = SARL, EI, SASU, il faut choisir)
J'ai choisi EURL. Mais en fait une EURL est une SARL sans employés. Ce n'est pas un statut à part entière. Un "patch" dans la loi en gros.
2. La création des statuts qui déterminent le code NAF
J'ai opté pour le package standard correspondant à mon métier
3. L'inscription au registre du commerce (greffe).
C'est payant...
4. La rédaction d'une petite annonce légale
En voilà une jolie blague qui fait le bonheur de vivre en France, dans un pays n'ayant pas évolué. Il est nécessaire de publier la création de la société dans un journal de petites annonces légales. Pourquoi ? Je ne sais pas. J'aimerais me conforter dans l'idée que ça répond à un réel besoin, mais en fait je ne vois pas. A part faire tourner un secteur de l'économie. Compter 80 à 100 euros si vous vous débrouillez bien (oui c'est CHER)

Après la création... et avant le premier contrat

Une masse de courriers ! Parmi vos nouveaux amis les plus importants

1. Le RSI
qui souhaite bienvenue en effectuant directement un rattrapage de cotisations, avant même d'offrir un accès en ligne afin de consulter ses droits.
Pour information, vous ne pouvez pas créer de compte en ligne sur https://www.rsi.fr/, c'est réservé aux artisans et professions agricoles. Pour les professions libérales, je n'ai pas trouvé (j'ai cherché tellement longtemps...). Je regrette ameli.fr - sur lequel je suis désormais blacklisté (même plus possible de consulter mes droits précédents en ligne).
2. L'URSSAF, qui exige également sa cotisation
Ok je paie je paie. Je reçois également un courrier m'indiquant que si je ne paie pas le prochain trimestre en ligne, je serai redevable d'une majoration de x%. Bon élève, je me dit que je vais payer en ligne dès ce trimestre .Sauf que mon SIRET n'est pas reconnu en ligne.
Après quelques échanges "dead-end" par e-mail avec l'URSSAF (auxquels vous ne pouvez pas répondre, je recommençais donc à 0 à chaque fois en copiant collant les échanges précédents...) (et leur service téléphonique était HS) on me dit que je ne peux pas me créer de compte en ligne si je ne dispose pas de salariés (j'ai bien conservé, imprimé et backupé ce mail). Bizarre cette règle. On verra plus tard.

Et tout le reste, idioties et compagnie

1. Taxe d'apprentissage
De part mon statut, je n'en suis pas redevable. Pourquoi m'envoyer une double feuille incompréhensible avec échéance etc ? L'administration ne connait donc pas la condition de ma société ???
 2. Régime de retraite complémentaire
Encore une fois, je n'ai pas de salariés ! Je n'ai pas à cotiser. On notera les courriers quelque peu agressifs et menaçants de ces organismes. J'ai vraiment eu l'impression d'être un escroc.
  3. Taxe foncière des entreprises
 Je n'ai pas de local dédié à mon activité. Je n'ai déjà indiqué N fois...
 4. Une pénalité pour TVA non réglée
Une fois quelques euros encaissé, j'ai eu le plaisir de reverser ma TVA à l'Etat. Après quelques rebondissement car l'Etat a échoué dans le prélèvement SEPA, ce qui a occasionné un retard (de leur fait) et une pénalité réclamée dans le mois suivant (sic). Risible ?
 Bref, un bon comptable ça change tout. Merci gentil comptable !

Alors chère administration

Si vous voulez simplifier les démarches, c'est simple, il suffit de créer une société et d'avoir un tant soit peu d'esprit critique. On peut jeter 80% des procédures.

dimanche 7 février 2016

Le forfait, c'est surfait ? (1)

J'ai énormément pratiqué cette contractualisation en informatique - en réalisation de logiciels informatiques - ce qui me permet aujourd'hui de vous en rédiger une critique personnelle et humoristique.

Partie 1 : le concept

Le forfait ?

Oui, le forfait.

Pour vulgariser : pratique de réalisation de projets informatiques consistant en la délégation totale de la réalisation à un prestataire pour un coût fixe.
Pratique la plus répandue dans le monde de la SS2I (ou ESN, c'est selon)

En gros, le client émet un Cahier des Charges et le prestataire (la SS2I donc) répond à l'appel d'offres (je résume la partie la plus importante) :
Hmmm 580 jours
Suite à quoi le client répond :
Nous ne disposons que de 400 jours de budget
Le prestataire concluant la discussion par un
Banco pour 400 !
Je rappelle que je vulgarise un peu, des équipes réfléchissent au nombre de jours et un commercial travaille le client pour arriver tout compte fait au budget budgetisé - cela va de soi.

Et donc ?

Au travers de ce dialogue imaginaire vous lirez entre les lignes les non-dits suivants :

Du côté du client

Le but du jeu pour lui est d'avoir correctement explicité dès le départ son besoin.
Bien entendu, il n'avait pas pu penser à TOUT. D'ailleurs entre l'émission du Cahier des Charges et le démarrage du dit projet, de l'eau a coulé sous les ponts...

Il lui faudra donc parvenir à faire intégrer dans le forfait les oublis ou nouveaux besoins ou adaptations (je vous laisse le choix de la formule), au risque de devoir rallonger l'enveloppe forfaitaire, ce qui n'est pas, vous le conviendrez, en phase avec la définition du forfait.

Comment le client peut-il s'y prendre ?
  • Par le biais de termes imprécis, opaques, offrant la porte ouverte à toutes interprétations, et glissés subtilement dans le Cahier des Charges.
Règle d'or : hors de question d'ajouter quoi que ce soit au forfait !

Côté prestataire... 

Il fallait à tout prix gagner le contrat !

Évidemment, personne n'est capable de deviner le nombre de jours réellement nécessaires dans le mesure où personne ne sait précisément ce qu'il y aura à faire... Ce que l'on sait par contre côté prestataire, c'est que 400, c'est vraiment pas beaucoup !

Le but du jeu pour lui est donc de compenser les efforts commerciaux concédés afin de gagner le contrat au plus vite et ne pas perdre d'argent.

Et comment ?

Règle d'or : pousser le client à commander des éléments non inclus dans le Cahier des Charges.

Heu, stop !

Oui, stop. Le projet n'a pas encore commencé que déjà, quelque chose me dit que le fruit est pourri de l'intérieur.
  • Le client sait qu'il est imprécis, et ce pour couvrir l'absence de contours nets de son besoin
  • Le prestataire pense déjà à surfacturer alors qu'il n'a pas encore commencé - un bon forfait commence par une ré-estimation (hé oui !)
C'est ce que l'on appelle un partenariat.


La suite au prochain épisode :)

Humeurs d'un freelance

Fourni par Blogger.

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