dimanche 7 février 2016

Le forfait, c'est surfait ? (1)

J'ai énormément pratiqué cette contractualisation en informatique - en réalisation de logiciels informatiques - ce qui me permet aujourd'hui de vous en rédiger une critique personnelle et humoristique.

Partie 1 : le concept

Le forfait ?

Oui, le forfait.

Pour vulgariser : pratique de réalisation de projets informatiques consistant en la délégation totale de la réalisation à un prestataire pour un coût fixe.
Pratique la plus répandue dans le monde de la SS2I (ou ESN, c'est selon)

En gros, le client émet un Cahier des Charges et le prestataire (la SS2I donc) répond à l'appel d'offres (je résume la partie la plus importante) :
Hmmm 580 jours
Suite à quoi le client répond :
Nous ne disposons que de 400 jours de budget
Le prestataire concluant la discussion par un
Banco pour 400 !
Je rappelle que je vulgarise un peu, des équipes réfléchissent au nombre de jours et un commercial travaille le client pour arriver tout compte fait au budget budgetisé - cela va de soi.

Et donc ?

Au travers de ce dialogue imaginaire vous lirez entre les lignes les non-dits suivants :

Du côté du client

Le but du jeu pour lui est d'avoir correctement explicité dès le départ son besoin.
Bien entendu, il n'avait pas pu penser à TOUT. D'ailleurs entre l'émission du Cahier des Charges et le démarrage du dit projet, de l'eau a coulé sous les ponts...

Il lui faudra donc parvenir à faire intégrer dans le forfait les oublis ou nouveaux besoins ou adaptations (je vous laisse le choix de la formule), au risque de devoir rallonger l'enveloppe forfaitaire, ce qui n'est pas, vous le conviendrez, en phase avec la définition du forfait.

Comment le client peut-il s'y prendre ?
  • Par le biais de termes imprécis, opaques, offrant la porte ouverte à toutes interprétations, et glissés subtilement dans le Cahier des Charges.
Règle d'or : hors de question d'ajouter quoi que ce soit au forfait !

Côté prestataire... 

Il fallait à tout prix gagner le contrat !

Évidemment, personne n'est capable de deviner le nombre de jours réellement nécessaires dans le mesure où personne ne sait précisément ce qu'il y aura à faire... Ce que l'on sait par contre côté prestataire, c'est que 400, c'est vraiment pas beaucoup !

Le but du jeu pour lui est donc de compenser les efforts commerciaux concédés afin de gagner le contrat au plus vite et ne pas perdre d'argent.

Et comment ?

Règle d'or : pousser le client à commander des éléments non inclus dans le Cahier des Charges.

Heu, stop !

Oui, stop. Le projet n'a pas encore commencé que déjà, quelque chose me dit que le fruit est pourri de l'intérieur.
  • Le client sait qu'il est imprécis, et ce pour couvrir l'absence de contours nets de son besoin
  • Le prestataire pense déjà à surfacturer alors qu'il n'a pas encore commencé - un bon forfait commence par une ré-estimation (hé oui !)
C'est ce que l'on appelle un partenariat.


La suite au prochain épisode :)

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